2 jeunes installées témoignent L'installation de Delphine et Constance n'était pas un chemin tracé d'avance !
Du milieu agricole, Delphine et Constance n'ont pourtant pas suivi tout de suite les traces des générations précédentes.
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Delphine : études agricoles, conseillère dans le para-agricole avant... de s'installer finalement !
Les parents de Delphine étaient agriculteurs, éleveurs laitiers précisément, ayant arrêté les vaches au moment de la crise du lait de 2009 pour cultiver uniquement des céréales et des pommes de terre. Mais devenir agricultrice et reprendre la ferme familiale n'étaient pas, pour elle, une évidence. « Je me cherchais. Heureusement, ma famille est ouverte et m'a laissée aller voir autre chose, ailleurs. Si je souhaitais revenir, je le ferai plus tard, j'avais le temps », se rappelle-t-elle. Après le Bac, elle entre malgré tout à l'école d'ingénieurs en agriculture de Purpan à Toulouse.
Ma famille m'a laissée me chercher.
« J'y ai développé toutes les compétences techniques et entrepreneuriales nécessaires dans ce secteur, pour être productrice ou exercer d'autres métiers, même dans d'autres domaines », souligne la jeune femme de 32 ans, originaire de Picardie. Et elle y a rencontré son mari, Fabien, qui lui vient du Cantal. Ils travaillent une dizaine d'années en tant que conseillers agricoles dans le département, lui en banque, elle en chambre d'agriculture, spécialisée dans la formation. « Le para-agricole est souvent critiqué mais est un très bon moyen de faire ses armes. Placés de l'autre côté, on comprend mieux les facteurs de réussite et les difficultés des exploitations », analyse Delphine.
Le para-agricole pour faire ses armes.
Car le projet du couple, finalement : s'installer en agriculture ensemble. « On avait envie de vivre le métier d'agriculteur au quotidien depuis quelque temps déjà. Il y a trois ans, on s'est dit qu'il fallait qu'on saute le pas », explique-t-elle. Là encore, tout ne se passe comme prévu. Aucune structure visitée dans le Cantal ne correspond à leurs critères (élevage, système herbager, taille suffisante pour dégager deux revenus, présence d'une maison d'habitation). C'est en Dordogne qu'ils finissent par trouver leur bonheur !
Constance : « Je disais "jamais ça"... Il m'a fallu plusieurs déclics ! »
Constance a également grandi dans le nord de la France, dans une famille d'agriculteurs produisant des céréales et des pommes de terre. « Adolescente, je ne me voyais pas du tout là dedans, je disais même "jamais ça !" », se souvient la jeune femme, qui s'est orientée dans le droit. Il y a 10 ans, son père, passionné depuis toujours par le vin et le vignoble de Saint-Émilion, y achète plusieurs parcelles de vignes, un « déclic ».
Je ne me voyais pas du tout là-dedans, jusqu'à...
« J'ai pensé "pourquoi pas" », raconte Constance, au départ intéressée par le commerce et le marketing viticoles. Alors elle entreprend les études pour. Pendant ses stages, nouveau « déclic ». « Je préférais passer mes journées à l'extérieur que derrière un bureau ! Et effectuer des tâches qui ne se ressemblent pas chaque jour, indique-t-elle. Je souhaitais maîtriser tous les aspects du métier de viticultrice, donc m'occuper aussi de la production. » Afin d'acquérir le savoir-faire technique, elle se forme, par correspondance en un an, et obtient son BTS.
Source : table ronde "Agriculture : à chacun son installation", organisée dans le cadre de la 6e journée installation/transmission qui s'est tenue lors du Salon de l'agriculture de Nouvelle-Aquitaine 2023, du 13 au 21 mai, en replay sur le site web salon-agriculture.fr.
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